Il est inutile de perdre du temps à croire qu’il y aura un jour où le Burundi sera composé d’une ethnie unique «élue des Dieux de son choix» à l’exclusion des autres composantes qui sont pourtant caractéristiques de la réalité Burundaise. L’histoire de ce pays des Grands lacs africains est jalonnée de conflits de toutes natures qui ont un point commun : la volonté d’écarter l’autre et de régner en maître jusqu’à la fin des temps et cela de manière exclusive. Ce rêve a toujours fait des ravages et même des émules, mais il n’a et n’aura aucune chance de se réaliser avec tout le succès souhaité. L’exemple du Rwanda, à travers le génocide des Tutsi de 1994 qui a fait près d’un million de morts, est à cet égard on ne peut plus éloquent. Aujourd’hui encore et demain, si rien n’est fait pour conjurer les démons, les mêmes faits produiront les mêmes effets et nul ne sortira grandi des complots ourdis pour anéantir l’autre. La solution est donc dans la cohabitation pacifique, une résultante de la primauté du Droit, de la foi en un destin commun et du respect mutuel, le tout reposant sur cinq piliers que nous relevons sans, néanmoins, aucune prétention à l’exhaustivité ni celle de réinventer le fil à couper le beurre. 1.La promotion du dialogue politique sans exclusive Ce vocable de «dialogue» a sans doute l’air d’être galvaudé tant il est tellement ressassé soit pour des raisons d’efficience ou pour des mobiles stratégiques, soit simplement pour tourner la démarche en dérision. Cependant, c’est bel et bien la recette essentielle pour sortir de l’obscurantisme et le jusqu’auboutisme dans lequel nous sommes constamment plongés, une situation qui nous fait croire que nous règlerons tout par la force et les jeux d’intrigue. Or, depuis des temps immémoriaux, à travers les instances judiciaires traditionnels et même les cours et tribunaux modernes, la réconciliation et la conciliation ont toujours été les instruments clé de règlement des conflits, en famille, dans les villages et même dans les sphères hiérarchiques les plus élevées. Par exemple, du temps de la monarchie, le Roi était au-dessus de tout mais pas de la justice et ce n’est pas l’invention du colonisateur. Bien des témoignages et comtes célèbres en font état au grand émerveillement des esprits les plus avisés comme ceux les moins vifs. L’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi est le plus bel exemple à cet égard. Certains le disent imparfait et même suranné, mais il est loin d’être usé, du moins dans son esprit. Il a inscrit en lettres d’or le mécanisme de dit de vérité et réconciliation dialogue en tandem avec le Tribunal spécial pour le Burundi. Rien que grâce à cet esprit et aux autres mesures mises en place pour concrétiser la cohabitation pacifique des «frères ennemis», l’accord a permis une dizaine d’années de paix relative et s’est révélé être un outil d’importance en matière de partage de responsabilités entre les différentes composantes ethniques du pays, avant d’être enterré par le pouvoir actuel sans l’aval des protagonistes et parties prenantes qui l’avaient mis en place le 28 août 2000 en terre Tanzanienne. Même la constitution qu’il avait inspirée a été révisée sans tenir compte de l’intérêt général auquel doit normalement s’inspirer tout législateur avisé et de bonne foi. Aujourd’hui encore, le dialogue s’impose et ce ne sont pas les acteurs politiques actuels qui en ont pourtant bénéficié, qui devraient en ignorer les vertus. 2.La décontamination politique de la jeunesse Une jeunesse hautement politisée devient polarisée, ce n’est qu’un secret de Polichinelle. Les exemples existent dans la sous-région et ailleurs, qui montrent qu’on a plus intérêt à éduquer la jeunesse plutôt qu’à l’instrumentaliser aux fins de desseins inavoués et inappropriés. «Qui sème le vent récolte la tempête» dit-on pour dire qu’il n y a rien à attendre d’une jeunesse sans repères, transformée en «la voix de son maître» au lieu d’être correctement formée en fonction des défis de l’heure et des enjeux de demain. Les différentes exactions et crimes attribués aux Imbonerakure comme aux Interahamwe de l’autre rive de la Kanyaru sont assez symptomatiques des faits et des résultats qui peuvent découler d’un endoctrinement politique sans aucune éthique, nourri par la haine et caractérisé par la démesure. Quelqu’un disait que quand la force et l’intelligence de la jeunesse sont exploitées à bon escient, il y a peu d’obstacles au développement qui ne sauraient être vaincus. Mais quand elle devient un instrument de violence et de mort, aucun développement durable ne peut être envisagé, le pays s’enlise et se ratatine comme une peau de chagrin et cela sur plusieurs générations. Décontaminer cette jeunesse est plus qu’un besoin urgent. Si cela n’était pas fait et dans les meilleurs délais il ne serait pas certain que l’œuvre d’endoctrinement et d’instrumentalisation politique dont cette jeunesse a fait l’objet ne se retournerait pas principalement contre ses véritables architectes. 3.La laïcité de l’État La Constitution de la République et le bon sens consacrent en principe la laïcité de l’État dans un contexte où la liberté de culte est censée mettre au même pied d’égalité les confessions religieuses et reconnaître aux citoyens le droit d’adhérer à la religion de leur choix. Il a été prouvé par l’histoire que l’association de la politique et de la religion génère des extrémismes et des intolérances. On pille, viole et tue au nom de Dieu le miséricordieux et il n y a aucune forme de justice qui s’y oppose. Tout ce que l’on fait et dit semble être inspiré par le Très haut et on dialoguerait même avec lui en songe et nul ne peut le contester. Quand cela vient des personnes ordinaires, c’est encore moins létal. Cependant, quand ce type de comportement est incarné par des personnes en position d’autorité, tout ce qui est fait ou dit fait office de loi. En conséquence, tous ceux qui commettent des crimes en leur nom passent pour des acteurs légitimes. L’église est une institution qui a des règles, des principes de fonctionnement
Burundi : Le Président Nkurunziza marque son territoire et renforce son isolement, pour combien de temps?
Face à la situation qui prévaut au Burundi et compte tenu des derniers développements sur le plan politique, il n’y a nul doute que le Président Nkurunziza veut brouiller les cartes et surtout, marquer son territoire : son armée parallèle, les Imbonerakure, quadrille le territoire d’Est en Ouest et du Nord au sud dans une logique de démonstration de force et d’installation d’un terrorisme d’État. D’après leurs cris de guerre et de ralliement, ils seraient à la recherche d’irréductibles (Intumva) et d’hypothétiques trouble-fêtes (Injavyi) afin de leur «faire entendre raison». Ils arrosent le pays de chansons guerrières et «va-t’en guerre» à l’instar des milices rwandaises de triste mémoire, les Interahamwe, qui ont commis l’irréparable (génocide) en 1994 au Rwanda. Tout semble coordonné et savamment orchestré pour semer la panique et créer une psychose qui dissuaderait une éventuelle protestation, le jour où le Président Nkurunziza viendrait à annoncer qu’il revient sur sa décision de ne pas se représenter aux élections de 2020. Il lui suffirait d’indiquer, et cela se prépare déjà, qu’il a été supplié par le peuple, l’unique détenteur de la souveraineté nationale, le stratagème est connu, pour régner ad vitam aeternam sur le Burundi. Les chansons des militants de son parti l’annoncent déjà, le lavage de cerveaux à ce sujet fait son œuvre et tout deviendra naturel et normal sous peu. Nul ne devrait s’en étonner car, tout est coup de théâtre chez le Maître en chef de Bujumbura: la lettre écrite au Président Museveni en date du 4 décembre 2018 et à travers laquelle il troque le sommet de l’EAC sur le Burundi, boycotté par lui-même le 30 novembre dernier, contre celui qu’il invente de toute pièce et dont il fixe lui-même l’ordre du jour et devant se tenir le 27 décembre prochain, est on ne peut plus surprenant. La diversion est d’autant plus troublante qu’elle intervient au moment où on espérait enfin que le sommet du 27 décembre prochain, programmé en désespoir de cause, lui tenait quand même à cœur. Mais c’était sans compter avec la tactique Nkurunzizienne d’équilibriste zélé et aguerri, qui ne cesse de dribler les acteurs internationaux qui s’intéressent à la question burundaise. Il s’emploie, en revanche, à entasser des obstacles, depuis un peu plus de trois ans, sur le chemin de la réconciliation entre Burundais, via dialogue de paix, après la crise de 2015 qu’il a lui-même provoquée et entretenue. L’interpellation puis l’emprisonnement de quatre officiers supérieurs à la retraite et le lancement de mandats d’arrêts internationaux par le biais d’une liste à la tête de laquelle se trouve l’ancien Président Pierre Buyoya est une autre tactique pour montrer à qui veut l’entendre qu’il est la seule et unique personne capable d’en découdre avec les présumés assassins du président Ndadaye. Il oublie, cependant, qu’en temps normal, ce n’est pas lui la justice. Il oublie aussi que quand on a accepté de négocier avec lui alors qu’il était condamné à mort par les tribunaux burundais, ce n’est pas parce que la justice de son pays était moins efficace qu’aujourd’hui. Ce fut un compromis difficile mais compréhensible pour des besoins de retour à la paix. On se demande, par ailleurs, pourquoi a-t’il attendu treize ans pour s’occuper du dossier de l’assassinat du Président Ndadaye? Et même si on le lui accordait, comme le dit le proverbe «Mieux vaut tard que jamais», pourquoi, s’il se veut être le président rassembleur qu’il dit souvent être, Nkurunziza n’aurait-il pas enjoint la justice (elle est souvent instrumentalisée dans ce pays) de rechercher et d’arrêter les auteurs de nombreux et ignobles massacres qui ont suivi l’assassinat de cette illustre personnalité? L’accord d’Arusha avait pourtant prévu des mécanismes consensuels, l’un judiciaire et l’autre non judiciaire, pour traiter ces deux dossiers, mais ce même pouvoir tout comme celui qui l’avait d’ailleurs précédé n’ont pu les mettre en œuvre, pour des raisons qu’on ignore. Or si ces mécanismes avaient été mis en place, on aurait eu droit à une justice digne de ce nom. Mais un fait mérite d’être précisé: puisque Nkurunziza venait d’être inspiré par Thémis, la muse de la justice, n’aurait-il pas dû éviter de créer une justice à double vitesse en allant jusqu’à faire questionner publiquement son propre dossier dans lequel il était candidat à la peine capitale pour avoir détruit biens et vies humaines à Bujumbura en 1996 au moyen de mines anti-char, lorsqu’il combattait le pouvoir d’alors en qualité de rebelle? Et comme si le pli avait été pris, des manifestations du parti au pouvoir (les seuls qui ont le droit de manifester) salueront l’exploit, les slogans en disant long sur les prétendues cibles à abattre à savoir le tandem Buyoya-Kagame sensé préparer le chaos devant s’abattre sur le Burundi. Impossible encore une fois de connaître avec exactitude ce qui est à la base de cette agitation. Ce qui est sûr, c’est la volonté manifeste du pouvoir de marquer son territoire et d’ethniser un conflit qui le dépasse désormais, avec un message clair en direction de ses thuriféraires et qui pourrait s’énoncer en ces termes : «Nous sommes les maîtres de la sous-région des Grands lacs, vos pires ennemis sont dans notre collimateur, appuyez sans réserve notre initiative de libération». Le seul problème pour lui est qu’actuellement les trois composantes ethniques sont unies et veulent apparemment en découdre, pour de bon, avec le virus de l’ethnisme et son instrumentalisation à outrance à des fins politiques. Les Hutus, Tutsis et Twas ont suffisamment goûté à la sauce de la division servie par Nkurunziza, pour comprendre que non seulement elle est amère, mais qu’elle détruit, en outre, notre cher et beau pays. Pendant ce temps, le silence de Kigali donne à réfléchir. Le Rwanda semble observer le jeu, probablement en attendant la réaction de l’EAC qui doit certainement se trouver dans l’embarras le plus total. La vraie problématique n’est pas résolue et Nkurunziza semble balayer la question burundaise du revers de la main pour vouloir l’esquiver à qui mieux mieux, en essayant de subordonner sa participation au sommet du 27 décembre
Juste une heure
Les milliers d’innocents emportés par la barbarie humaine cette affreuse nuit du 12 décembre 2015 ne seront jamais oubliés. Nous vous invitons à venir leur rendre hommage ce mercredi 12 décembre à la colline parlementaire d’Ottawa à 18h. Juste une heure
Félicitations à notre soeur Arielle Kayabaga
Nous avons l’immense fierté et honneur de vous annoncer une grande nouvelle: Arielle Kayabaga devient la première canadienne d’origine burundaise et la première femme noire a être élue conseillère municipale dans la ville de London. Nous tenons par cette occasion à présenter nos vives félicitations à notre soeur Arielle Kayabaga. Tu viens d’ouvrir l’horizon à nombreux de tes frères et soeurs mais surtout tu viens de marquer une étape historique dans celle de la diaspora burundaise. Fraternellement vôtre, @Alliance des Burundais du Canada
Communiqué de presse
L’Alliance des Burundais du Canada (ABC) a été cité parmi les invités du «Collectif des Survivants et Victimes du génocide Hutu de 1972» à une «conférence publique sur les vrais auteurs du génocide au Burundi». D’emblée, l’ABC considère que s’exprimer sur les différents massacres et assassinats perpétrés au Burundi est une initiative louable et nécessaire. En revanche, si l’ABC décide d’intervenir en ce moment, alors qu’elle est tout à fait consciente de la nécessité pour toute organisation agréée de s’exprimer librement sur n’importe quel sujet, c’est qu’elle refuse d’être associée de près ou de loin à toute aventure dont l’objectif ultime semble de vouloir travestir la vérité sur les événements qui ont émaillé l’histoire du Burundi. Nous sommes d’avis que les organisations habilitées, tant au plan national (Burundi) qu’international, sont mieux qualifiées et outillées pour mener à bien tout travail d’enquête et d’authentification des faits; des organisations dont la neutralité et la distance émotionnelle face aux événements qui ont endeuillé le Burundi est avérée. Or, le Collectif semble faire l’économie des faits, de l’éthique, de la douleur des autres et surtout de la souhaitable action judiciaire, ce qui est tout simplement irresponsable. Qui plus est, se substituer à la justice et faire porter des crimes à des individus sans, à priori, aucune véritable enquête judiciaire digne de ce nom, est tout simplement diffamatoire et criminel. La conférence semble viser à faire porter une responsabilité aussi lourde que le génocide à des Burundais en faisant fi du code de déontologie qui s’impose dans de tels cas. Conscient du caractère irrationnel et inique d’une telle activité, l’ABC ne peut participer ou s’associer à une telle aventure. De plus, il est de commune renommée que toute entité se croyant dépositaire d’un pouvoir quelconque (réel ou illusoire) fait généralement tout pour instrumentaliser l’opinion publique et même la justice à son unique profit. C’est alors à ce moment précis que la vraie justice doit intervenir pour rétablir librement la vérité des faits et permettre alors à la réconciliation de faire son œuvre. L’ABC fait alors un clin d’œil au Collectif, afin qu’il milite plutôt pour une enquête judiciaire au Burundi sur tous les crimes commis au Burundi tel que prévu par les Accords d’Arusha, au lieu de porter atteinte à l’honneur et à la réputation des Burundais, en propageant des accusations aussi graves à leur encontre; les livrant ainsi, eux et les leurs à la vindicte populaire. Le Collectif est certes libre de réclamer la justice, mais il n’a aucunement le droit de s’y substituer. Fait à Ottawa le 18 octobre 2018 © L’Alliance des Burundais du Canada, l’ABC
Appel pour appuyer les candidats d’origine Burundaise aux élections municipales en Ontario
L’Alliance des Burundais du Canada (ABC) est fière de vous présenter Arielle Kayabaga, candidate au poste de conseiller municipal à London (Ontario) et Albert Nsabiyumva, candidat au poste de conseiller municipal à Windsor (Ontario), tous deux membres de l’ABC. Nous vous demandons de les soutenir. Pour plus de détails et pour vos contributions, vous pouvez utiliser les liens suivants : Arielle Kayabaga: https://ariellekayabaga.com/ Albert Nsabiyumva: https://albert-saba.ca/ Merci. The Alliance of Burundians of Canada (ABC) is proud to introduce Arielle Kayabaga, candidate for the position of City Councilor in London, Ontario, and Albert Nsabiyumva, candidate for the position of City Councilor in Windsor, Ontario. They are both members of the ABC. Your support to their campaign will greatly be appreciated. For more details and for your contributions, you can use the following links: Arielle Kayabaga: https://ariellekayabaga.com/ Albert Nsabiyumva: https://albert-saba.ca/ Thank you. @Alliance des Burundais du Canada
Burundi day: une journée éclatante de beauté et forte participation de la jeunesse
Le parc Strathcona d’Ottawa a abrité en date du 7 juillet 2018 les festivités marquant le 56ème anniversaire de l’indépendance du Burundi. L’événement organisé par l’Alliance des Burundais du Canada (ABC) en collaboration avec Unis pour une Intégration Consciente au Canada (UNICC), Burundi We Want (BWW) et African Canadian Association (ACAO), fut un grand succès. Les activités marquant la journée étaient on ne peut plus diversifiées. Au nombre de celles-ci, une marche tout au long de la rivière Rideau pilotée par les membres de la section ABC de la circonscription d’Ottawa-Vanier; des jeux pour enfants organisés par les scouts et guides d’Ottawa et un rafraîchissement au goût des participants. Le point d’orgue de ces festivités aura été le tournoi de football réunissant plus de cinq équipes de tous les horizons, incluant Ottawa, Montréal et Sherbrooke. Sherbrooke a remporté le tournoi et les aînés (senior) de l’ABC ont remporté le match de levée de rideau. Peu après le tournoi, les footballeurs se sont joints aux autres participants au moment où le match qui opposait la Russie et la Croatie était diffusé en direct au Parc. Par la suite, l’ABC a procédé à une distribution d’ordinateurs à cinq familles qui en avaient le plus besoin, selon les critères établis par l’organisation, et remis des certificats aux enfants ayant brillamment terminé les cycles maternelle, primaire et secondaire, afin d’appuyer le cheminement scolaire et une meilleure réussite des enfants. Cela a été salué par les bénéficiaires avec le plus grand enthousiasme. Le député fédéral de Hull-Aylmer, Greg Fergus, s’exclamera en ces termes : «Je suis honoré de participer à cette activité et de constater, par moi-même, la joie et la ferveur qui marquent les Burundais du Canada à l’occasion de la célébration du 56ème anniversaire de l’indépendance de leur pays». Mais la chose la plus importante pour M. Fergus est cette activité de remise d’ordinateurs et de certificats car, pour lui, «La promotion de l’éducation est une activité essentielle; l’éducation est la base de tout développement, la clé pour l’avenir». Le président de l’ABC fédéral, André Dunduri a insisté sur l’importance de l’éducation des enfants comme source de tout développement communautaire et d’intégration effective des Burundais dans la société Canadienne. Il a remercié tous les Burundais, jeunes et vieux, d’avoir répondu massivement à cette célébration de l’indépendance du Burundi qui, par ailleurs, coïncidait avec l’anniversaire de la fondation du Canada. Il n’a pas non plus manqué de saluer la présence des autorités canadiennes qui s’étaient jointes au Burundais, notamment L’Honorable Nathalie Des Rosiers, l’honorable Greg Fergus et le conseiller Municipal Mathieu Fleury . La députée provinciale d’Ottawa-Vanier, Nathalie Des Rosiers s’est dite très heureuse de participer, estimant que c’était toujours un honneur de rencontrer les communautés et de célébrer la diversité. Elle ajoutera que «l’ABC est une des bonnes organisations qui permet à tout le monde de se faire entendre du Canada et possiblement d’ailleurs; qui rassemble la diaspora pour qu’elle se sente appuyée; afin qu’elle puisse participer aux niveaux politique, culturel et social. Alors c’est important de voir des organisations comme ça et celle-ci fonctionne très bien». Interrogée à propos de sa réponse face aux attentes des Burundais, Nathalie Des Rosiers dira en substance: «Toute ma vie, j’ai beaucoup travaillé dans la résistance contre la discrimination. Alors, je suis toujours à l’écoute des symptômes de discrimination qui peuvent exister et j’aime beaucoup participer, avec les groupements communautaires, pour voir comment améliorer leur sort et de m’assurer que les gens qui viennent au Canada sont bien accueillis et qu’ils puissent contribuer à la mesure de leurs talents et ça continue d’être un point sur lequel il faut continuer de travailler». La note attribuée par la députée à l’ABC : 9,6 sur 10 ou alors 96%. «La diversité est notre force» dira-t-elle, enthousiaste, à toute l’assistance. De plus, elle a remis, rappelons-le, un certificat spécial à l’ABC pour ses réalisations. Même son de cloche de la part de Mathieu Fleury, Conseiller municipal Rideau-Vanier. Celui-ci a trouvé que l’ABC se démarquait de bien d’autres organisations par cette vison novatrice qui met l’éducation au centre des préoccupations, estimant que celle-ci est la base; la clé même de tout développement. Mathieu Fleury a tenu à souligner que la remise d’ordinateurs et de certificats suscitait l’émulation au sein des enfants et était un exemple à suivre; un modèle pour les communautés d’immigrants et même pour les Canadiens. Avec une note de 150% à l’ABC pour la qualité d’organisation, Thierry Harris, entrepreneur et candidat aux fonctions de Conseiller municipal Rideau-Vanier, a soutenu avec un brin de satisfaction que « Les atouts des Burundais sont l’éducation et l’approche facile» en faisant remarquer avant de conclure que, «Quand on s’ouvre aux autres; quand on ouvre la barrière, il y a un monde de possibilités qui peuvent arriver». Les réactions d’autres personnes venues célébrer l’événement ont été invariables et quasi unanimes : «une fête parfaitement réussie, la joie et le sentiment de se retrouver en famille et en communauté». Les Canadiens se trouvant sur les lieux étaient tout sourire et n’avaient aucune gêne à se fondre dans les foules devenues subitement «arc-en-ciel»; tant le concept de diversité est si ancré en eux que tout cela paraissait naturel. Rose Hakizimana, une Burundaise établie à Ottawa mentionnera que: «ABC ikora ibikora inka»-(traduction libre) : «L’ABC fait un travail remarquable». Elle ajoutera que c’est un exercice extraordinaire que de permettre aux gens de se rencontrer et de s’épanouir ensemble en tant que communauté, en célébrant dans l’allégresse, l’indépendance de leur pays. « L’ABC est un creuset d’unité pour les Burundais du Canada; une vraie famille» conclura Mme Hakizimana. Rappelons que l’événement du 7 juillet a été précédé par un atelier organisé deux jours plus tôt par l’ABC en collaboration avec Le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) et des experts indépendants sur «Le rôle des parents dans le cheminement scolaire de leurs enfants». Deux semaines plus tôt, comme si les étoiles étaient alignées en faveur de notre communauté, deux des membres
Et si Nkurunziza croyait à sa propre promesse!
«Notre mandat prendra fin en 2020», lâche Nkurunziza à Bugendana en province de Gitega au centre du pays. Le geste posé par Nkurunziza le 8 juin 2018 à Bugendana lors de la promulgation de la nouvelle Constitution du Burundi votée par voie référendaire en date du 17 mai est resté dans les mémoires. En conséquence, les Burundais ne se privent pas de commentaires tous azimuts allant, qui dans le sens de savourer ce revirement inattendu du chef de l’État, qui dans celui de souligner sa énième volte-face en matière de comportement! N’empêche, Nkurunziza a lâché le mot et l’histoire l’a retenu, qu’il concrétise sa promesse ou qu’il s’en rétracte comme à l’accoutumée. Si d’aventure il décidait d’organiser les élections de 2020 en s’offrant encore en spectacle comme candidat, tout le monde comprendrait, une fois de plus, que la notion de parole donnée n’a de sens que chez ceux qui y croient et qu’elle est vide de sens pour Nkurunziza; un exercice somme toute habituel pour lui. Sa sortie de triste mémoire de 2015 n’a-t-elle pas montré qu’il ne recule devant rien quand il estime ses propres intérêts menacés! Face donc à la promesse, d’aucuns diront que c’est trop beau pour être vrai et comme nous l’avons indiqué plus haut, ce scepticisme est normal; celui-ci ayant été forgé au gré des contradictions observées, à la lumière de la complexité et de l’imprévisibilité même de la personnalité de Nkurunziza. A nos yeux et pour être justes, rappelons-nous du dicton selon lequel «La promesse est une dette» et accordons-lui le bénéfice du doute. Cependant et sans que cela soit aucunement un quelconque test de notre part à l’égard du numéro un burundais, l’Alliance des Burundais du Canada, ABC en sigle, pense alors que pour montrer sa bonne foi, contredire les mauvaises langues et les «sceptiques chroniques», au cas où il croirait à sa propre promesse, Nkurunziza se devrait de lancer des signaux qui rassurent et qui rendent concrète la promesse faite du haut de sa tribune de Bugendana. Cela devrait s’articuler de la manière suivante : Demander officiellement pardon au peuple burundais pour le mandat de 2015 usurpé et pour les innombrables victimes de ce hold-up constitutionnel en jurant fidélité à l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi que la décision de promulguer une nouvelle Constitution enterre carrément; Présenter des excuses officielles aux familles éplorées à cause des massacres des leurs et mettre en place un fonds d’indemnisation suivi d’une charte officielle de réaffirmation du «plus jamais ça»; Procéder à l’ouverture de l’espace public, en permettant aux partis politiques et aux organisations de la société civile de s’organiser librement, en aidant aussi les citoyens et citoyennes burundais à se préparer au rendez-vous électoral de 2020, en toute liberté; Lever les obstacles judiciaires et politiques qui contraignent certains leaders politiques à rester en exil, les empêchant, du coup, de participer à la vie publique de leurs pays; Rouvrir et réhabiliter les médias incendiés en juillet 2015 et soutenir fermement et résolument la liberté d’expression en général et la liberté de la presse en particulier; Restructurer la Documentation nationale dans le sens d’en faire un organe professionnel de prévention de menaces contre les institutions et les citoyens, par le biais du renseignement, et non celui de torture et d’administration de la justice parallèle; Procéder au désarmement des Imbonerakure ainsi qu’à leur réinsertion civique et sociale et poursuivre ceux qui commettent les violations des droits humains; Renoncer à toute idée de garder un pied dans les institutions républicaines après la fin de l’actuel mandat, en laissant les coudées franches au chef de l’État qui serait élu, afin qu’il restaure librement et sans entrave le tissu socio-politique et économique du pays; Renforcer la justice tout en la rendant plus professionnelle et indépendante en vue d’instaurer progressivement un état de droit au Burundi; Laisser l’organisation des élections de 2020 à un acteur neutre qui inspire confiance autant au pouvoir qu’à l’opposition. L’idée d’une commission chargée de préparer le terrain pour une plateforme politico-administrative réussie et un Burundi réconcilié avec lui-même serait la bienvenue. Ce serait notamment une des décisions à laquelle un dialogue franc et inclusif entre tous les partenaires de la scène burundaise pourrait aboutir. Autant dire que si la promesse de Nkurunziza était une réalité, notre rêve aurait tout son sens. Sinon, ceux qui en doutent et qui sont probablement plus nombreux auraient raison de s’en méfier. Pour encadrer l’initiative et au regard des préoccupations énumérées ci-haut, la Communauté internationale se doit alors de veiller au grain afin que la situation prévalant au Burundi n’échappe pas à sa vigilance et même à son contrôle. Elle doit absolument changer de fusil d’épaule car jusqu’ici, aucun de ses discours, aucune de ses initiatives n’a visiblement impressionne le maitre de Bujumbura. La Communauté internationale doit tout mettre en œuvre pour soutenir résolument et concrètement ce dialogue si souvent prôné, en évaluant rigoureusement l’engagement de Nkurunziza au lieu de se contenter de déclarations d’intention qui ne font véritablement pas faire avancer la paix au Burundi. Fait à Ottawa le 15 juin 2018 © L’Alliance des Burundais du Canada, l’ABC
Burundi-26 avril 2015-26 avril 2018 : trois ans de crise et d’horreurs sans fin! Le temps d’agir
«L’heure est gravissime»! Le dialogue politique en vue d’apaiser les tensions au Burundi a complètement échoué; son caractère inclusif a vertement fait défaut faute de détermination de la part de la médiation est-africaine mais aussi à cause de l’intransigeance et du manque de volonté politique de la part du gouvernement burundais. En tournant le dos au dialogue, le pouvoir se consacre en ce moment à un référendum de tous les dangers programmé le 17 mai 2018 et pour lequel la campagne est en cours. Le processus a été émaillé d’irrégularités flagrantes telles qu’un enrôlement forcé des électeurs ou une interdiction formelle (ligne rouge tracée par le président) de voter contre le référendum. Plus grave encore, le référendum prévoit d’enterrer les principaux acquis de l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi; des acquis qui avaient permis d’avoir une dizaine d’années de paix relative. Il faut souligner clairement que les motivations essentielles à la base du changement de la constitution que ledit référendum est censé valider reposent uniquement sur des calculs politiciens en faveur des intérêts d’un groupe (le pouvoir et ses acolytes) et non de la population dans son ensemble. Même les évêques catholiques du Burundi se sont dits convaincus que la révision constitutionnelle ainsi programmée ne respecte pas les dispositions de l’article 299 de la constitution selon lequel «la révision de la constitution ne peut pas être retenue si elle porte atteinte à l’unité nationale, à la cohésion du peuple burundais ou à la réconciliation». (Voir l’article d’Iwacu dans sa livraison du 3 mai 2018 sous le titre, «Le moment n’était pas opportun pour amender la constitution». D’après les observateurs attentionnés, le président actuel tient à se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034, la tentation d’y rester à vie n’étant absolument pas à écarter. Et pourtant, le régime Nkurunziza qui n’a pas réussi à convaincre par sa capacité à bien gouverner, à rassembler, réconcilier les citoyens et à développer le pays veut asseoir sa légitimité par la force et la terreur : le discours de haine est le lot quotidien des populations burundaises qui sont laissées à elles-mêmes; terrorisées à l’envie par un régime qui voit ses ennemis partout ou qui essaye d’en fabriquer, faute de légitimité. Il ne compte donc plus que sur la force pour étouffer toute idée, toute réflexion ou tout discours dissonant. Toute personne considérée comme ayant des idées et des vues discordantes est, en effet, écartée et marginalisée voire physiquement éliminée. Les libertés publiques sont systématiquement bafouées, les seules personnes habilitées à en jouir étant celles qui sont affiliées au parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Pour ce qui est du financement du processus, le régime Nkurunziza est incapable de compter sur ses bailleurs de fonds traditionnels, pas plus qu’il ne peut convaincre la communauté internationale qu’il a repoussée et éconduite par ses actes d’auto-isolement. Le gouvernement se rabat alors sur la population qu’il saigne à blanc alors que la situation socio-économique est plus qu’exsangue; le tissu social et économique se fissurant progressivement faute de vision et de gouvernance responsable. Autre épine dans le pied du citoyen burundais, qui est loin d’être au bout de son calvaire, l’adoption en date du 18 avril 2018, par l’Assemblée nationale, d’un projet de loi autorisant des fouilles-perquisitions nocturnes sans mandat; une mesure qui va contribuer à augmenter les violations flagrantes et systématiques des droits humains au Burundi. La crainte est grande parmi la population qu’une telle mesure risque d’être un prétexte pour se débarrasser des opposants au régime, réflexe que rappelle la crise de 2015 qui perdure et dont les contrecoups sont encore dans tous les esprits. Point lumineux, cependant, sur ce tableau si gris, la Cour Pénale Internationale (CPI) est au courant de tous ces crimes et s’est engagée, en date du 25 octobre 2017, à ouvrir officiellement une enquête sur les crimes commis au Burundi depuis le 26 avril 2015. Il importe ici de noter que, (autre exemple de mauvaise foi et de calcul politicien), le Burundi s’était déjà retiré de cette cour en date du 27 octobre 2016 et qu’il a refusé de coopérer avec cette cour, de quelque manière que ce soit. Et pour ne rien arranger, le Burundi risque d’être la mèche qui pourrait embraser la sous-région. Regrettable à cet égard de constater qu’alors que d’autres pays augmentent et diversifie le nombre de partenaires pour leur développement, le pouvoir Nkurunziza multiplie ses ennemis, notamment par des actes d’agressions verbales à l’encontre d’autres pays, le cas le plus symptomatique de cette situation étant celui du Rwanda, pays frère et voisin du Burundi et de surcroît, membre de l’East African Community (EAC) au même titre que lui. Face donc à l’échec des moyens diplomatiques et étant donné que le gouvernement du Burundi s’est révélé non disposé à arrêter les graves violations des droits humains, l’Alliance des Burundais du Canada, l’ABC, demande à la communauté internationale de: Préserver, avant qu’il ne soit trop tard, les accords de paix d’Arusha, socle d’une paix durable au Burundi; Prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils burundais, en conformité avec la Charte des Nations Unies, incluant la responsabilité de protéger (R2P); Imposer un embargo sur les armes afin de ne pas contribuer à la distribution illégale et dangereuse d’armes à feu à une milice gouvernementale qui sème la terreur et la désolation. L’ABC demande aussi à la population burundaise de rester unie et solidaire, malgré les agissements d’un pouvoir déterminé à fragiliser son unité, en ayant constamment à l’esprit que les pouvoirs passent mais que le Burundi en tant que nation multiséculaire est appelé à braver le temps et à se défaire des fossoyeurs de tout acabit. Fait à Ottawa le 7 mai 2018 © L’Alliance des Burundais du Canada, l’ABC
Burundi – La crainte d’une mobilisation pour le «non» à la réforme constitutionnelle affole le pouvoir et autorise les discours les plus incendiaires!
Décidément, les événements sanglants de 2015 n’ont pas servi de leçon. Les chiffres sur les massacres de jeunes manifestants perpétrés par des éléments des corps de police et des Imbonerakure (plus de deux mille morts), les disparitions forcées, les départs massifs en exil (plus de quatre cent mille réfugiés), les déplacés intérieurs, les prisonniers politiques (autour de six mille) ont laissé pantois le monde entier au point qu’une enquête internationale a été lancée par la Cour pénale internationale, CPI. Voulant se maintenir au pouvoir ad vitam, le président de facto Nkurunziza veut enterrer à jamais les Accords de paix d’Arusha, socle d’une paix fragile que le pays avait retrouvée et s’affaire à créer une constitution à son image. De plus, le pouvoir de facto divise le peuple en s’appuyant sur les divisions ethniques du passé, les mêmes divisions qu’il disait venir combattre en étant encore au maquis. Ainsi pour le CNDD-FDD, les Burundais n’ont plus le droit de se considérer comme un même peuple ayant les mêmes droits et devoirs que leur accorde la loi fondamentale. Le pouvoir veut les maintenir dans des ghettos ethniques condamnés à se regarder en chiens de Faïence et à s’affronter impitoyablement, dans un rapport de force établi et régulé à sa guise, en faveur d’une ethnie choisie et nourrie par lui au détriment d’une autre, honnie et sans cesse animalisée par le même pouvoir pour la rendre éternellement vulnérable. Ainsi, l’Organisation des Nations Unies (ONU) craint des débordements et l’exacerbation des tensions politiques avec la révision de la constitution. La population, quant à elle, redoute ce pas en avant, un de plus qui amènera le pays vers l’abîme. Les officiels du parti ne se cachent plus pour menacer ouvertement les gens, en invitant une population médusée à “viser la tête avec un marteau et à ligoter ” toute personne qui serait opposée au référendum. N’est-ce pas leur chef qui avait donné l’exemple, en menaçant les membres de son parti, non acquis à sa cause, leur disant qu’ils se retrouveraient au paradis? Le pays est au point mort. Toutes les initiatives prises par la communauté internationale en vue de créer un minimum de terrain d’entente, à travers le dialogue, entre le pouvoir de Bujumbura et l’opposition, surtout celle n’étant pas sous l’aile du parti au pouvoir, ont montré leurs limites. À cela s’ajoute les faits suivants symptomatiques d’une situation littéralement explosive, résultant d’une idéologie d’exclusion et d’un radicalisme sans bornes en matière de mise en place d’une culture dictatoriale et divisionniste: la paupérisation extrême de la population par le fait que tous ses efforts sont orientés vers les activités politiques et à caractère propagandiste, les autorités quant à elles ne se livrant qu’à la corruption, l’absence de vision pour le développement durable étant la marque de fabrique du pouvoir en place (2005 à nos jours); l’installation d’un climat de terreur et d’un discours récurrent de haine et d’exclusion aux antipodes de l’esprit de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi (2010 à nos jours); la politisation et l’endoctrinement à outrance des corps de défense et de sécurité en vue de les préparer à commettre l’innommable (massacres de 2015 et poursuite de violences); le refus de respecter le prescrit de la Constitution afin de s’octroyer un mandat illégal et illégitime, au mépris de tous les appels au bon sens et à la responsabilité (avril 2015); la répression éhontée et démesurée des manifestations pacifiques avec pour résultats des milliers de morts, de disparitions, d’exilés et des emprisonnements arbitraires (2015); les manifestations intempestives et exclusives orchestrées par le pouvoir dans le but de culpabiliser l’opposition et la communauté internationale et d’installer dans les esprits, la haine de l’autre et le besoin de blâmer et d’exclure toute personne ayant une voix discordante (2015 à nos jours); un projet de révision de la Constitution devant être soumis au référendum de mai 2018 sans consensus préalable au niveau de la classe politique vient couronner le tout. D’aucuns pensent d’ailleurs que le résultat (manipulation du fichier électoral) serait déjà disponible avant même la tenue du référendum, raison pour laquelle une éventuelle mobilisation pour le «non» affole le pouvoir. Les discours haineux et incendiaires initiés par le pouvoir fusent de partout. Face à cette situation dramatique pour l’avenir du pays, L’ABC demande ce qui suit : A la population burundaise De refuser toute idéologie de haine et d’exclusion qui sape les fondements même de la nation; de rejeter en bloc une justice à double vitesse et de réclamer plutôt une justice saine qui ne protège pas les coupables et les criminels de tout acabit; de se réunir autour des valeurs d’unité et de réconciliation, en refusant tout discours tendant à la prendre en otage et à la transformer en bourreau à l’égard de ses semblables. A la communauté internationale De suivre de près les agissements éhontés du pouvoir de Bujumbura et de voler au secours d’une population en détresse, en donnant tout son sens à la responsabilité de protéger; de faire siennes les leçons de l’histoire et d’éviter d’accompagner, par inaction, distraction ou inattention, la descente aux enfers de la population burundaise; de noter qu’avec la révision de la Constitution, la détermination du gouvernement burundais à enterrer définitivement l’accord d’Arusha est sans égale et que si rien n’est fait pour l’en dissuader, il sera encore plus difficile d’envisager un quelconque retour à la normalité. Les chances d’une paix durable seront tout simplement impossibles à envisager; de faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher l’enterrement de l’Accord d’Arusha, un accord dont elle est le parrain ultime et légitime. Fait à Ottawa le 14 février 2018 © L’Alliance des Burundais du Canada, l’ABC