Chers membres, Vous êtes cordialement invités à l’Assemblée générale annuelle de l’Alliance des Burundais du Canada (section Ottawa-Gatineau) pour discuter de nos réalisations, nos priorités et l’orientation de l’ABC. Nous vous encourageons à passer le mot dans votre entourage, incluant ceux qui ne sont pas encore membres pour qu’ils viennent découvrir l’ABC et comment s’impliquer au sein de notre communauté. Quand : 24 février 2018 à partir de 13H00 Où : Salle E (La Chapelle) à la Cité Collégiale Adresse : 801 Aviation Pkwy, Ottawa, ON K1K 4R3. Parking: Le parking est gratuit. Bus: Venant de rideau: 12 ou 129; venant de Heron Road : 118, 129; venant de Trim Park & Ride : 95, 129; venant de la Place Orléans: 104 ou 129. Ponctualité: La salle nous a été allouée pour une durée limitée, soyez ponctuels. Procuration: Pour ceux qui ne seront pas là, veuillez envoyer votre procuration par un simple email à info@abuca.org afin que le quorum soit atteint. Tout en espérant vous voir en grand nombre, je vous transmets mes meilleures salutations. Charles Makaza, Président, ABC (section Ottawa-Gatineau)
Info Lettre du 25 Jan 2018
Chers membres, Nous aimerions, une fois de plus, vous souhaiter une excellente année 2018. L’année 2017 fût une année riche en événements et nous pouvons être fier du pas franchi. Nos récentes réalisations depuis le mois de novembre 2017 inclut entres autres : L’adhésion de l’ABC au Conseil Canadien des réfugiés (14 novembre) Une séance d’information dédiée aux nouveaux arrivants (17 novembre 2017) Des Rencontres par secteur – campagne « Tuyage, la parole est à vous! » (Continue) La participation de l’ABC aux consultations nationales du Conseil Canadien pour les Réfugiés (Niagara Falls) (du 30 nov au 2 décembre) Une journée pour les Droits de l’homme : Co-organisation d’une activité dédiée aux Droits de l’homme avec le Musée de l’Holocauste de Montréal (10 décembre) Une journée spéciale de lobbying auprès des ministres et les élus fédéraux pour promouvoir la défense des droits de l’homme et plaider pour les réfugiés burundais (14 décembre) L’année 2018 promet car nous commençons à voir les résultats de ce que nous avons semé. Mais, on peut faire plus et atteindre un autre niveau. Cela va faire partie de la discussion de notre assemblée générale qui est prévue pour le 24 février 2018 à 14:00. En attendant, voici ci-bas, les activités qui vont nous tenir occupés dans les jours à venir : Une séance d’information sur le parrainage et les cas humanitaires Des rencontres par secteur – campagne « Tuyage, la parole est à vous! » (du 26 janvier au 10 février) Participation au forum citoyen (Bruxelles 16-18 février) L’Assemblée générale annuelle de l’ABC (Section Ottawa – Gatineau) (24 février 2018) VEUILLEZ RÉSERVER LA DATE · Une soirée culturelle Burundaise en collaboration avec d’autres groupes communautaires de la région (17 mars 2018) VEUILLEZ RÉSERVER LA DATE · Lobbying auprès des autorités pour aider nos nouveaux réfugiés et promouvoir la défense des droits de l’homme au Burundi (continue) La réussite de nos activités nécessite votre engagement. Si vous voulez vous impliquer et aider notre communauté, contacter nous via: www.abuca.org. Nous avons aussi besoin que tous les membres soient à jour avec leurs cotisations afin que nous puissions réaliser les objectifs que nous nous sommes fixés. SVP, veuillez-vous acquitter de vos cotisations mensuelles ($10) en faisant un E-mail Transfer (abc.ottawa.gatineau@gmail.com) ou un virement sur notre compte RBC / ABC Ottawa-Gatineau: 00666-003-1018811 Merci, @ Alliance des Burundais du Canada
Umwaka mwiza / Bonne Année / Happy New Year 2018
Chères et chers membres de l’Alliance des Burundais du Canada, En cette periode de fin d’année, je voudrais, en mon nom et au nom du Comité executif, vous souhaiter de bonnes fêtes et vous présenter mes meilleurs voeux de bonheur et prosperité pour l’année 2018. Vous avez été nombreux à répondre aux appels qui vous ont été lancés : – Une assemblée générale élective de la section Ottawa Gatineau le 4 mars 2017. – Une manifestation à la colline parlementaire le 26 avril pour marquer un des anniversaires les plus sombres de l’histoire du Burundi. – Une grande conférence débat le 7 octobre avec les illustres personnalités que sont P.C. Mbonimpa, Antoine Kaburahe et Maitre Bernard Maingain. – De nombreuses rencontres par secteur durant lesquelles vous avez pu vous exprimer plus ouvertement sur plusieurs enjeux incluant les défis que rencontrent les nouveaux immigrants. – Et enfin pour terminer en beauté la neige et la temperature hivernale ne vous ont pas découragés le 12 décembre losque vous êtes venus commémorer la mémoire des victimes de la barbarie imposée au peuple Burundais. Pour tout cela nous vous disons merci, merci et encore merci. Bonne Année 2018 Happy New Year 2018 Umwaka mwiza 2018
Message de Remerciement Général / General Thank you Note
December 2017 Hi, ABC Humanitarian Project would like to thank you for your tremendous help in supporting Burundians Refugees. Please allow us to come back to the timeline that this action took: from May 2016 to September 2016, we have collected generous donations from all of you: clothes, shoes, blankets, bags and money to help with transportation. From September 2016 to November 2016 we transported those donations from Ottawa to Montreal where they were sorted out and pre-packed as ballots. On November 25, 2016, a 40-foot container that we shared with a Burundian Association from Montreal called Ma voix pour mes soeurs, MVPS, left Montreal harbor to arrive in Kigali (Rwanda) the final destination on January 31, 2017. It wasn’t until June 28, 2017 that our donations were finally distributed to our compatriots in Rwanda at the Mahama camps. The total cost for this action was ‘Eleven thousand seven hundred and four cents’, $11,700.04 CDN. The journey of our action has been long and full of obstacles that were out of our control. However, we want to reassure you and testify that your great generosity will remain forever engraved in the hearts of our brothers and sisters who are refugees in Mahama. Today a refugee is wearing either a shirt or a dress that not only protects him/her from the cold but above all restores his/her dignity. In the appendix, you will find some pictures that illustrate your good action. We hope you will feel as proud as we are of the gesture we have made together in 2017. With our sincere and heartfelt thanks. Members of Humanitarian Project Décembre 2017 Bonjour, ABC Volet humanitaire voudrait vous remercier du fond du cœur pour votre générosité sans égal démontrée à l’endroit des réfugiés burundais. Permettez-nous de revenir sur les grands moments de notre projet : de mai 2016 à septembre 2016 nous avons reçu des dons généreux de la part d’âmes généreuses comme vous: habits, chaussures, sacs, couvertures et argent comptant pour l’aide au transport de ces dons. De septembre à novembre 2016, nous les avons déplacés d’Ottawa à Montréal où ils ont été séparés et emballés en ballots. Le 25 novembre 2016 un container de 40 pieds que nous avons partagé avec une association Burundaise de Montréal, Ma voix pour mes sœurs, MVPM en sigle, est parti du port de Montréal pour arriver à Kigali au Rwanda – destination finale le 31 janvier 2017. C’est seulement le 28 juin 2017 que nos dons ont été finalement distribués à nos compatriotes dans les camps de réfugiés de Mahama au Rwanda. Le coût total de notre action a été de ‘onze mille sept cent dollars et quatre sous’, 11 700,04 $CAN. La durée de notre action fût longue et parsemée d’embûches qui étaient malheureusement hors de notre contrôle. Nous voudrions saisir cette occasion pour vous assurer, vous remercier et vous témoigner que votre grande générosité restera à jamais gravée dans le cœur de nos frères et sœurs réfugiés à Mahama. Aujourd’hui un(e) réfugié(e) porte soit une chemise ou une robe qui non seulement le/la protège du froid mais surtout lui redonne sa dignité. Vous trouverez en annexe quelques photos qui illustrent votre bonne action. Nous espérons que vous ressentirez autant de fierté que nous devant le geste que nous avons accomplis ensemble en 2017. Avec nos vifs et sincères remerciements. Membres du volet humanitaire Donations from Canada to Burundian Refugees in Rwanda, Mahama Camp / Dons partis du Canada aux réfugiés Burundais du camp de Mahama au Rwanda Burundian Refugees who received your donation in Mahama Camp, 2017 / Réfugiés Burundais du camp de Mahama qui ont reçu votre don en 2017.
fête de fin d’année du Premier ministre Trudeau
L’Alliance des Burundais du Canada a eu l’opportunité cette année encore d’assister à la fête de fin d’année du Premier ministre Trudeau. Ce fut l’occasion d’échanger avec la classe politique et les membres du cabinet fédéral sur de nombreux enjeux. Sur les photos: Ministre Christya Chrystia Freeland (Affaires mondiales) Ministre Harjit Sajjan (Défense nationale) Ministre Marie-Claude Bibeau (Coopération internationale et francophonie) Ministre Ahmed Hussen (Citoyenneté et immigration) Député Joel Joël Lightbound
Burundi -12 décembre 2015, le jour où le visage de l’horreur révulse la conscience humaine
Déclaration de l’Alliance des Burundais du Canada, ABC Il y a deux ans jour pour jour, le monde se réveille sur des pleurs et des larmes au Burundi; c’est de l’innommable, s’accorde-t-on à dire. «Un bain de sang» est l’expression qui est sur toutes les lèvres ce matin du 12 décembre 2015 quand, on découvre le visage de l’horreur perpétrée par, les forces du régime et les Imbonerakure. Le bilan est lourd et révulsant: plus de 200 personnes, des jeunes de surcroît habitant les quartiers de Nyakabiga, Musaga, Ngagara et Cibitoke. Le mode opératoire des escadrons de la mort constitués des forces du régime, la police en particulier et les Imbonerakure est identique: une balle dans la tête, les mains liés derrière le dos et on enterre les morts à la va-vite, dans des fosses communes. Dans le sillage de cette hécatombe, on observe une multiplication des cas de viols qui traumatisent les victimes et leurs familles, des emprisonnements arbitraires, des enlèvements et disparitions forcées, de la torture et de traitements inhumains et dégradants. Pour ajouter le drame au drame, les corps des victimes ne sont pas remis aux familles pour qu’elles puissent offrir aux leurs une sépulture digne, les défunts étant assimilés tantôt à des putschistes, tantôt à des ennemis de la démocratie, des appellations cyniques et mortifères utilisées par le pouvoir pour qualifier cette jeunesse la moins sensible aux discours de haine et de discrimination distillés quotidiennement par les ténors du pouvoir illégal et illégitime de Bujumbura. Deux ans après ce carnage, les présumés coupables de ces crimes contre l’humanité n’ont guère été inquiétés par la justice burundaise dépendante et assujettie aux ordres du pouvoir. Le seul espoir repose donc sur le Tribunal pénal international qui a récemment entamé des enquêtes suite au rapport accablant, établi par la commission d’enquêtes des Nations Unies qui a conclu à l’existence d’indices probants que des crimes ont été commis par les forces de l’ordre et la milice Imbonerakure au service du pouvoir depuis le 26 avril 2015. Malgré l’existence de ces crimes abominables dont il est comptable, le régime tyrannique de Bujumbura soutient que la paix est redevenue une réalité au Burundi! En cette journée de recueillement en mémoire des victimes du massacre du 12 décembre, l’ABC exprime encore une fois aux familles éprouvées son réconfort et son soutien. En attendant que la justice burundaise recouvre son indépendance, l’ABC encourage la justice internationale d’accélérer les enquêtes, afin que les coupables de la tragédie du 12 décembre 2015 soient identifiés et traduits en justice. L’ABC saisit cette occasion pour dénoncer le refrain actuel du pouvoir de Bujumbura selon lequel la paix serait redevenue une réalité. En effet, tout observateur attentionné et de bonne foi ne se privera pas de constater que le Burundi est assis sur une bombe dont la mèche peut se rallumer à tout instant. La raison en est que le pouvoir de Bujumbura est déterminé à éviter tout compromis avec la vraie opposition qu’il qualifie de vivier de putschistes, et cela n’est pas sans risque. La dernière preuve en date est ce dialogue sur lequel les lampions se sont éteints le 8 décembre 2017 à Arusha, sans que le moindre compromis ait été dégagé, les manœuvres et la mauvaise foi du pouvoir de Nkurunziza ayant réussi à bloquer toute possibilité de sortie de crise, qui passe forcément par le dialogue. Les autorités de Bujumbura n’ont qu’une idée en tête : tout faire pour remodeler la constitution à leur goût, peu importe le coût humain, politique et économique que toutes ces manœuvres sont susceptibles d’occasionner. A l’heure où on écrit ces mots, l’invitation à la tenue d’un referendum, sensé autoriser le changement de la constitution et l’enterrement de l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi est déjà lancée! Face donc à toutes ces réalités de très mauvais augure, l’ABC demande ce qui suit : A la Communauté est-africaine (EAC): – de faire le constat que le dialogue est impossible faute de médiation à même de s’élever au-dessus de la mêlée pour conduire ce travail avec méthode, neutralité et efficacité; – d’avoir le courage d’avouer son incapacité à mener à bien cette mission et à passer le témoin à d’autres acteurs plus compétents, honnêtes et engagés, afin de sauver la paix au Burundi; – d’épargner la sous-région de cette plaie, qui risque de se gangrener si elle n’est pas bien soignée. A la communauté internationale: – de tout faire pour dissuader le pouvoir de Bujumbura dans sa démarche à enterrer l’accord d’Arusha en tripatouillant la Constitution qui en est issue; – de garder à l’esprit qu’échouer dans la résolution de la crise burundaise, c’est faire le lit d’autres crises similaires; – d’amener les autorités burundaises à reconnaître qu’il n y a point de salut à museler indéfiniment les voix discordantes. Au terme de cette déclaration, l’ABC en appelle à la conscience humaine, et plus précisément à celle des décideurs internationaux, afin qu’ils volent au secours de ce pays pris en otage par une oligarchie sans foi ni loi qui tient à faire oublier cette crise, en tuant, violant et volant à huis clos. Fait à Ottawa le 11 décembre 2017 © L’Alliance des Burundais du Canada, l’ABC
Commémoration 12/12
Commémoration du massacre de la jeunesse Burundaise Il faisait un froid de canard, un froid typiquement canadien…La neige tombait doucement recouvrant ces exilés de coeur et de conscience emmitouflés de gros manteaux, de bonnets de laine, de foulard cachant leur visage, leur douleur et leurs larmes… Nous étions nombreux à commémorer nos enfants, nos frères, nos soeurs…notre jeunesse assassinée par un régime sanguinaire et tyrannique. Devant le symbole de la démocratie canadienne, le Parlement du Canada, nous avons pleuré, avons exprimé des mots de circonstance, nous avons prié avec ardeur. Mais le plus important, nous avons individuellement et collectivement fait la promesse, qu’en mémoire de cette jeunesse sacrifiée, nous allons rester DEBOUT devant ce mal qui sévit sur notre nation le Burundi.
La journée du 10 Décembre
La journée du 10 Décembre restera mémorable pour non seulement l’ABC mais également pour les burundais de partout… En effet, le Musée de l’Holocauste Montréal a co-organisé un événement célébrant les droits de la personne avec pour thème les crimes contre l’Humanité perpétrés depuis 2015 au Burundi. Ketty Nivyabandi était l’invitée dans une discussion qui était animée par l’Alliance des Burundais du Canada. Son temoignage poignant, suivant une visite guidée de l’exposition sur l’Holocauste, a ouvert l’esprit de nos compatriotes canadiens présents. Mais le plus miraculeux, c’est le dialogue franc et sincère qui a succédé avec les orphelins de 72 suite à une de leurs intervention. Aujourd’hui, en cette journée des droits humains, l’ABC se réjouit d’avoir contribué à la sensibilisation des canadiens et des burundais , d’avoir gagné un nouveau partenaire dans notre combat pour les droits humains au Burundi. Merci Musée de l’Holocauste de Montréal.
l’Alliance des Burundais du Canada est membre du Conseil Canadien pour les réfugiés
Chers membres, chers burundais, chères burundaises, chers amis du Burundi Nous sommes heureux de vous annoncer que l’Alliance des Burundais du Canada est désormais membre du Conseil Canadien pour les réfugiés. Cette initiative va permettre à l’ABC de faire porter plus loin nos doléances pour les réfugiés et les demandeurs d’asile burundais. Ce partenariat est d’autant plus opportun pour assister nos frères et soeurs qui font face aux défis d’immigration et demande d’asile. Il est également important de souligner que sans votre grande mobilisation, votre soutien, ce pas important n’aurait pas été franchi par l’ABC. Pour avoir plus d’information sur le Conseil canadien pour les réfugiés et les bénéfices découlant du membership, nous vous invitons à visiter leur site web à l’adresse suivante. http://ccrweb.ca/fr/membres…
Burundi : La paix est-elle envisageable face aux desseins de Nkurunziza?
La Tanzanie a-t-elle oublié son rôle traditionnel d’arbitre? L’annonce de la révision de la constitution décidée par le conseil des ministres du 24 octobre 2017 est une menace sérieuse pour la paix au Burundi. Cette démarche est censée avoir été inspirée par un dialogue interne non inclusif, lancé le 19 janvier 2016 à Kirundo et inventé pour concurrencer, en bout de ligne, le dialogue externe et inclusif. Celui-ci est piloté par Benjamin Mkapa depuis mars 2016 et montre actuellement d’inquiétants signes d’essoufflement. Par ailleurs, la médiation Est-africaine semble n’avoir jamais eu d’objectifs clairs en ce qui concerne le retour de la paix au Burundi et demeure silencieuse, face à cette démarche vers l’abîme, le dialogue étant au point mort. Pire encore, le médiateur dans la crise burundaise, Benjamin Mkapa et le président tanzanien John Pombe Magufuli, affichent désormais, au grand jour, leur soutien au régime de Bujumbura; le tandem Mkapa-Magufuli semblant ouvrir vertement un boulevard au président Nkurunziza, sans aucune considération pour l’opposition externe. Nombre de faits l’ont montré, parmi lesquels l’attitude dilatoire du médiateur Benjamin Mkapa qui a traité de fous les opposants au troisième mandat illégal de Nkurunziza, à la faveur d’une visite à Bujumbura et après un tête-à-tête avec le président burundais. Et tout dernièrement c’est encore l’attitude du président tanzanien qui fâche. Attitude qui intriguera d’ailleurs Radio France Internationale (RFI) quand, dans son édition du 20 juillet 2017, elle relatait les faits en ces termes : «Le président Magufuli a multiplié les gestes d’amitié et de soutien à son frère burundais, qu’il a accueilli en grande pompe dans la petite ville de Ngara, à une trentaine de kilomètres de la frontière des deux pays. Le Bulldozer, comme on le surnomme dans son pays, a plutôt appelé les plus de 200 000 Burundais réfugiés en Tanzanie à regagner le Burundi où règne la paix»! Bien plus grave encore, la Tanzanie joindra le geste à la parole, en rapatriant de force des centaines de réfugiés sous prétexte que la paix est revenue au Burundi! Le dernier fait en date et l’un des plus symptomatiques de cette collusion est l’arrestation qui aurait été suivie par l’extradition illégale, le 21 octobre 2017, de quatre leaders du mouvement des Forces Populaires du Burundi (FPB), au mépris de toute éthique et surtout des lois internationales pertinentes en matière de protection des réfugiés et des extraditions. Permettre à ce qui ressemble à un enlèvement de s’opérer sur le sol tanzanien est une démonstration de plus, s’il en fallait, que ce pays semble avoir définitivement choisi son camp et que la médiation est tout simplement vide de sens. Cela est d’autant plus vrai que du temps où le CNDD-FDD était encore dans le maquis, la Tanzanie abritait la médiation et servait en même temps de terre d’asile et de base-arrière à l’opposition armée d’alors qui n’a jamais été inquiétée. Néanmoins, cela n’a pas empêché le célèbre accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi de se conclure sur le sol tanzanien le 20 août 2000, après près de deux ans de négociations. Il sied de rappeler que ce même accord est l’émanation de la sagesse et de la détermination de la médiation d’alors, sans laquelle les acteurs burundais qui sont actuellement au pouvoir n’auraient pas pu y accéder. Enterrer cet accord que nombre d’observateurs qualifient de socle de paix et de stabilité au Burundi est donc une manière de rallumer la mèche qui était sur le point de s’éteindre. Enfonçant le clou, au lieu de renforcer les mécanismes transitionnels de justice, le pouvoir s’est retiré définitivement du statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), le 27 octobre 2017. Ce retrait est interprété par nombre d’observateurs et d’experts comme un aveu de culpabilité et une preuve que le Burundi veut poursuivre l’installation d’un régime de terreur à l’abri du regard gênant de la justice internationale. Ce que feint d’ignorer le régime actuel est que la compétence de la CPI demeure pour les crimes commis avant la date de ce retrait effectif. Ces crimes ont été bien documentés par une société civile très active et sont suffisamment graves et nombreux pour peser lourdement sur les épaules des maîtres de Bujumbura. Il s’agit, au demeurant, d’une démonstration de plus que l’intransigeance des autorités burundaises observée depuis avril 2015 ne vise rien d’autre que le pouvoir à vie, qui commence par la révision de la constitution sur une base non consensuelle et par voie de conséquence, l’enterrement de l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi. Mais il est ici une question que l’on ne peut, ne pas se poser : où est passé le rôle traditionnel de la Tanzanie dans tout ça, ce pays qui, naguère, avait des outils aussi terribles que l’embargo pour faire fléchir un pouvoir si sûr de lui et enjoindre les acteurs à négocier? Pourquoi les victimes d’aujourd’hui et le demi-million de réfugiés burundais se trouvent abandonnés par la Communauté Est-africaine en général et la Tanzanie en particulier? Face donc à cette situation qui est, on ne peut plus inquiétante, l’Alliance des Burundais du Canada plaide pour une médiation neutre, la proximité avec la Tanzanie faisant désormais partie du problème et non de la solution pour le peuple burundais en général et pour l’opposition burundaise en particulier. Il est plus qu’urgent d’envisager un autre élan avant que le navire ne prenne l’eau de toutes parts et chavire pour de bon. Autant dire que si rien n’est fait pour empêcher Nkurunziza de nuire à toute chance de retour à la paix dans son pays, le Burundi risque d’être la mèche qui embrasera toute la sous-région des Grands lacs. Fait à Ottawa le 11 novembre 2017 © L’Alliance des Burundais du Canada, l’ABC